4 Octobre 2023
Je vous présente cette semaine « Une façon d’aimer » le dernier roman de Dominique Barbéris qui figure sur la première liste en attente du prix Goncourt 2023 de cette rentrée littéraire.
Voilà un roman historique, dit « d’amour », que j’ai lu très rapidement et qui réussit la prouesse d’émouvoir en ne racontant… quasiment rien… , un amour qui n’aura jamais été avoué et encore moins vécu.
Il est disponible à la Grande Bibliothèque d’Algarve en version Pdf ou en version Ebook. Contacter Anne-France Chapuis en message privé pour l’obtenir via Messenger ou WhatsApp ou en indiquant votre adresse mail à annefrance.chapuis@gmail.com
C’est donc un roman à l’écriture élégante qui dresse, avec subtilité, le portrait d’une femme secrète et mélancolique, Madeleine, qui quitte sa Bretagne natale, avec son jeune mari pour le Cameroun des années 50 et l’effervescence de Douala, mais avec ses moiteurs tropicales, à la veille de son indépendance.
Jusqu’à sa mort, Madeleine a gardé, dans une valise fermée, une robe en soie. Pourquoi ? Avec sa nièce, la narratrice, nous allons remonter le passé parce que cette dernière a retrouvé une photo qui la fascine, une photo qui montre sa tante Madeleine en compagnie de sa cousine Sophie dans une rue résidentielle du grand port camerounais. Qui est le photographe ? La narratrice va donc interroger sa cousine Sophie, devenue adulte, sur son enfance et le passé de sa mère, un passé qui porte, dans la mémoire familiale, la trace d’un secret. Elle va ainsi reconstituer son histoire à partir d’un paquet de photographies et de témoignages de ses proches.
J’ai beaucoup aimé l’évocation de la vie calme d’une famille bourgeoise de Nantes dans l’après-guerre et celle du petit monde replié sur soi, très bien décrit, des Français expatriés en Afrique qui trompent leur ennui dans les mêmes bars et les mêmes soirées et qui vont être menacés par les soubresauts de la décolonisation. Mais j’ai surtout apprécié cette manière si douce de raconter le cœur d’une femme, oisive par obligation, avec ses silences qui constituent une « façon d’aimer ».
Ecrire sur le silence est, selon moi, une belle performance littéraire !