3 Juillet 2024
Au hasard de mes lectures, je viens de découvrir la plume d’Irène Frain. Il est temps !!
J’hésitais, à la lecture du seul titre de son roman biographique que je trouvais plutôt racoleur : « Marie Curie prend un amant ».
Mais je n’avais pas encore compris qu’il n’était que l’illustration du pouvoir de la presse sur l’opinion publique, notamment de la presse à scandale déjà bien installée dès le début du XXe siècle ! Je ne m’attendais pas à un tel coup de cœur !
Irène Frain nous entraîne dans la biographie d’une femme confrontée aux plus durs préjugés de son époque, profondément antiféministe.
Le scandale éclate en 1911. Celle qui a découvert l’existence du radium serait la maîtresse d’un homme marié, savant et ami d’Einstein, Paul Langevin. Sur le point de recevoir un second prix Nobel, la veuve de Pierre Curie est condamné avec une rare violence par la presse et l’opinion publique. Etre une femme, scientifique de réputation internationale, de surcroît d’origine étrangère et qui obtient deux prix Nobel, voilà qui suscite bien des jalousies ! Elle verra sa vie intime révélée au grand jour et son nom trainé dans la boue. La campagne de ‘salissage’ est d’une violence inouïe. La controverse est si vive qu’elle suscitera cinq duels, quatre à l’épée et un au pistolet !
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A l’époque des faits, le journal « Le Figaro » écrivait : « Nous avons déjà plus de femmes de lettres qu’un pays civilisé ne peut en supporter. Que les Dieux favorables nous épargnent une génération de femmes de science ».
Le travail de documentation de la romancière est remarquable d’autant que Marie Curie avait détruit toute sa correspondance avec Paul Langevin. Avec un simple livre de comptes, et un petit ouvrage glané par hasard, Irène Frain découvrira l’histoire souillée de Marie Curie. Elle s’acharnera méticuleusement à déceler les faits, des simples rumeurs.
J’ai beaucoup aimé l’écriture d’Irène Frain qui m’a happée depuis le début. Voilà un autre regard sur le monde de la science où la passion, l’amour, la jalousie et l’amitié trouvent aussi leur place.
Comble de l’ironie du sort, la petite fille de Marie Curie épousera, en 1948, le petit fils de Paul Langevin. Un romancier n’aurait pas osé ce scenario improbable mais si romanesque !