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La Grande Bibliothèque d'Algarve

MON LIVRE PREFERE DU MOIS

A l’occasion de cette rentrée, Anne-France et même, vous proposons une nouvelle rubrique :

« Mon livre préféré du mois »

A l’occasion de vos vacances, de vos moments de détente, vous avez vraiment aimé un livre. Faites le nous partager.

En un petit commentaire de quelques lignes dites-nous ce qui vous a plu et pourquoi vous nous le conseiller.

Je me lance cette semaine avec mon ouvrage du mois d’août :

La petite fille de Bernhard Schlink.

Un roman sur la réunification de l’Allemagne.   

 

Kaspar, un septuagénaire, libraire berlinois, part à la recherche de la fille inconnue de sa femme, Birgit, écrivaine, fraichement décédée, après en avoir appris l'existence au détour d'un manuscrit miraculeusement retrouvé.

La première partie du livre confronte deux regards, celui de deux Allemagnes, longtemps séparées : Kaspar, né en RFA, et Birgit née en RDA. Leur rencontre en 1964 à Berlin-Est, la naissance de leur amour, la fuite rocambolesque de Birgit pour le rejoindre définitivement à l'Ouest…

La deuxième partie confronte toujours deux regards, mais cette fois issus de deux générations différentes, toujours celui de deux Allemagnes réunies dans un même pays mais radicalement opposés dans la façon d'envisager ce qu'est être une nation : Kaspar et 
la petite-fille du titre, Sigrun, adolescente de quatorze ans élevée dans le milieu Völkish, mouvement nationaliste d'extrême-droite glorifiant un passé germanique mythifié, ouvertement antisémite et négationniste.

C'est sans doute le mot « subtilité » qui caractérise le mieux ce roman. Bernhard Schlink aurait pu se contenter de raconter la RDA, la réunification, l'amertume de nombreux ex-habitants de l'Est, la vitalité du néo-nazisme. Lui, au contraire, préfère montrer comment le poids de l'histoire fait son chemin dans les recoins les plus intimes des êtres, ce que les systèmes politiques ont fait aux âmes. Suggérer en comptant sur la perspicacité du lecteur plutôt que de professer sur la place du passé dans le présent : c'est ainsi que ressort toute la complexité de l'histoire allemande.

Lorsque Kaspar rencontre Sigrun, le drame se teinte des nuances d’un conte :  « le vieil homme et la petite-fille.  Sigrun semble presque vivre dans un monde imaginaire tant elle ne correspond pas aux standards de son âge.
Kaspar est un personnage terriblement émouvant par ses questionnements permanents pour essayer, non pas de comprendre, mais d'ouvrir les horizons de Sigrun.  Il n'a que sa bonté, son amour, sa culture à lui offrir, l'encourageant à penser par elle-même loin du poison distillé par son éducation, puis à développer son talent musical comme possibilité d'émancipation.  Il a en lui une pureté modeste qui irradie et en fait un des plus beaux personnages de grand-père lu dans la littérature.

Pour tous ceux qui s’intéresse à cette période essentielle dans la reconstruction de l’Allemagne moderne.

MON LIVRE PREFERE DU MOIS
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