LE COURAGE DE VIVRE

Cette semaine Jean-Michel Richter vous propose  « Le courage de vivre » d’Albina du Boisrouvray.  

14 janvier 1986 au cœur du Paris-Dakar, l’hélicoptère transportant Thierry Sabine, Daniel Balavoine et trois autres personnes dont le pilote François Xavier Bagnoud s’écrase sur une dune de sable. A cet instant la vie d’une mère, celle de FXB, bascule dans le néant. C’est sa vie qu’elle nous fait revivre dans cette puissante autobiographie.

Ce livre (un vrai… pas numérique) est disponible au domicile de JMR. Il suffit de le lui demander.

Fille d’un aristocrate français, cousin germain du Prince Rainier III de Monaco, par son père, petite fille du roi de l’étain bolivien par sa mère, Albina s’est très vite sentie en rupture avec ce monde des paillettes et de facilités qui n’était pas le sien. Rebelle, écologique avant l’heure, contestataire épousant les grandes théories de la révolution sociale des années 60, elle ne cessera d’affirmer son engagement en faveur des luttes majeures de cette seconde moitié du XXème siècle.

Le hasard de la vie l’amenant en Suisse dans le Valais, elle y rencontrera à 19 ans son futur mari et père de son fils François-Xavier qui deviendra vite à l’instar de son père passionné d’aviation. De retour à Paris, elle deviendra journaliste puis productrice de cinéma, « Fort Sagane », « L’important c’est d’aimer », « Police Python 357 », …   Jusqu’à ce jour de janvier 86…

Totalement anéantie par la perte de son fils unique, Albina traversa, comme on l’imagine, une période noire. Quelques mains tendues lui permirent de tenir et refaire surface. Parmi elles, celles de son ami Bernard Kouchner : il lui donna l’occasion de partir en mission humanitaire au Liban, une manière de redonner du sens à sa vie. Combative, rebelle dans l’âme, Albina décida alors de vouer toute son énergie à la cause des orphelins du Sida, eux-mêmes parfois contaminés, à une époque où aucun traitement n’existait. Elle vendit les trois quarts des biens dont elle avait hérité et créa la Fondation FXB, devenue aujourd’hui une ONG dont la mission principale est de lutter contre l’extrême pauvreté.

Un livre puissant qui se lit aisément, drôle dans ses débuts, plein d’humour dans les portraits que l’auteure donne des siens. Les pages s’y tournent à grande vitesse, nous faisant aller d’un pays à un autre. Aux palaces succèdent les déserts, les ports, la famine, la misère, l’Afrique, le Rwanda, l’Inde, le Valais, le Maroc, Washington, Buenos Aires, New York.  

Passionnant.