19 Décembre 2018
Comme nous sommes en pleine semaine de Noël, je vous propose aujourd’hui une petite pause littéraire … J’ai trouvé un joli conte de Noël pour tous nos « petits enfants » et pourquoi pas les « grands » aussi, car bien souvent les contes sont de beaux messages d’espoir et de bonheur !!!!
Le Noël de Thibaud le louveteau
Thibaud le louveteau connaissait peu de monde dans cette forêt où ses parents l’avaient amené. Par nature, la famille se tenait souvent à l’écart des autres habitants, si bien que Thibaud n’avait pas encore trouvé de véritable ami.
Sur les sentiers recouverts de neige, il avait déjà croisé deux voisins discrets, François le putois et Blandeuil l’écureuil.
Après une phase d’observation, ils avaient échangé quelques paroles. À tous les trois, on avait appris la méfiance, ce qui rend les échanges prudents. Thibaud ne savait pas s’ils apprécieraient de jouer avec lui, il n’osait même pas leur demander, de peur d’essuyer un refus. Au moment où il allait se décider enfin, les préparatifs de Noël avaient incité chacun à rester chez soi.
Ses parents lui avaient organisé un beau réveillon. L’heure de se coucher approcha. Sa maman se coula près de lui et il fut enveloppé dans son souffle chaud.
- A quoi penses-tu, Thibaud ? lui demanda-t-elle.
- Au Père Noël, maman. C’est vrai qu’il apporte des cadeaux ?
- Oui. Qu’aimerais-tu recevoir ?
La première réponse qui vint à l’esprit de Thibaud fut : “Des copains”. Mais il savait qu’on ne met pas des copains dans un papier cadeau au pied d’un sapin.
- Je ne sais pas, répondit-il.
- Le Père Noël saura trouver ce qui te fait plaisir, dit sa maman avant de l’embrasser sur le front.
- Je le verrai ? fit Thibaud qui sentait le sommeil le gagner.
- Non, chéri, on ne voit pas le Père Noël, sauf avec son cœur. Il faut dormir maintenant. Bonne nuit.
Mais sa maman se trompait...
Il n’était pas minuit quand Thibaud entendit du bruit près de lui. Il ouvrit les
yeux. Un bonhomme barbu se tenait là, vêtu d’un bonnet et d’un manteau rouge. Ses yeux bleus débordaient de tendresse.
- Oh, pardon, je t’ai réveillé Thibaud ! s’excusa-t-il.
- Vous connaissez mon nom ?
Le Père Noël sourit.
- Bien sûr.
- Maman m’a dit que je ne vous verrais pas, dit Thibaud.
- En temps normal, elle aurait eu raison, dit Le Père Noël, mais je suis un peu perturbé.
- Que vous arrive-t-il ?
- Rien qui te concerne, Thibaud, mais...
Le Père Noël hésita, se pencha vers lui et poursuivit :
- Bon, après tout, je peux te le confier : j’ai perdu un cadeau. Celui de François le putois, que tu connais un peu je crois. C’est ennuyeux.
Thibaud n’hésita pas une seconde. Il se redressa et lança :
- Donnez-lui le mien !
- Tu veux dire, que je lui donne le cadeau qui t’était destiné ?
- Oui. C’est vrai, j’aime bien les cadeaux, mais je serais triste de savoir que j’en ai reçu un et pas lui.
Le sourire du Père Noël réapparut, plus large qu’avant. Il s’approcha du
louveteau et dit :
- C’est étrange ce que tu me proposes là, Thibaud.
- Pourquoi ?
- Je vais te raconter une petite histoire. Avant de venir te rendre visite, je suis passé chez François le putois. Je lui ai avoué avoir perdu le cadeau de Blandeuil l’écureuil. Comme toi, sans hésiter, il m’a suggéré de lui donner le sien. Puis je suis allé chez Blandeuil, et je lui ai dit que j’avais perdu ton cadeau. Sans réfléchir, il m’a proposé de te donner le sien...
Je crois, mon petit ami, que tous les trois, vous avez des choses en commun. Maintenant, tu vas te rendormir, et demain matin, il est possible que tu trouves près de ton lit un cadeau qu’aurait retrouvé ce Père Noël décidément bien distrait...
Les paupières de Thibaud se mirent à peser lourd et le sommeil l’envahit sans qu’il puisse lutter.
Le lendemain, il sut en se réveillant pour de bon que le Père Noël avait dit vrai.
Un paquet l’attendait. En l’ouvrant, il découvrit un énorme sac de billes de toutes les couleurs. Il s’imagina tout de suite construire dans la neige un circuit compliqué, avec des virages, des ponts, des tunnels. De quoi faire des courses du tonnerre, pour peu qu’on ait des copains avec qui les organiser !
Il sortit en courant de chez lui. Il n’eut pas beaucoup de chemin à parcourir.
Deux silhouettes l’attendaient un peu plus loin, celles de Blandeuil et François. Ils lui firent un signe de la patte.
Il le leur rendit et courut les rejoindre.
Joyeux Noël à toutes et tous !!