6 Mars 2023
Faisons suite à notre précédent article sur les origines de la méditation pour aborder les bienfaits de cette pratique millénaire.
LES PRINCIPAUX AVANTAGES DE LA MEDITATION
La méditation qui consiste en un état de conscience pendant lequel l’attention est ancrée sur l’instant présent de façon calme, lucide et objective, a prouvé des effets bénéfiques sur le stress.
Plusieurs essais cliniques ont montré que la méditation de pleine conscience pouvait réduire les troubles d’humeur. Une réduction des symptômes de stress a été observée chez les individus en bonne santé, les patients atteints de cancers, les personnes souffrant d’hypertension artérielle ou chez les étudiants souvent nerveux. De plus, il a été constaté, chez ceux qui la pratiquent, de nombreuses qualités telles que l’indulgence, la tolérance et la compréhension.
D’autres recherches suggèrent que la méditation pourrait augmenter les niveaux de mélatonine, hormone qui aide à réguler le sommeil, les rythmes chronobiologiques et qui semble influer sur les autres hormones du corps.
Parmi les effets positifs de la mélatonine, on relève des propriétés antioxydantes, antidépressives ainsi qu'une action régulatrice contre les troubles du sommeil. Mais le plus étonnant d'entre tous est sans doute le dernier effet à avoir été découvert : un recul du vieillissement constaté par l'équipe de recherches, conduite par Elodie Magnanou, du CNRS, et qui a fait l'objet d'une publication dans PloS One.
En 1995, une équipe de recherche de l’université de Massachussets a étudié longuement la relation entre la mélatonine et la méditation. Les résultats de cette étude sont indéniables : le taux de mélatonine des individus qui pratiquent la méditation est beaucoup plus élevé que celui des individus qui ne méditent pas.
De nombreuses études ont aussi montré les bénéfices de la méditation sur la gestion des maladies cardiovasculaires et de l’hypertension.
Il a été démontré que la méditation associée à des techniques de respiration pouvait réduire considérablement la fréquence cardiaque et la pression artérielle. Elle a permis aussi de réduire l’hypertension induite par le stress lors d’un test de stress mental.
La dépression reste un problème de santé majeur pour les personnes âgées. La forme chronique peut entraîner un risque plus élevé de maladie cardiaque et de décès. Il existe des preuves scientifiques très solides démontrant que la méditation présente des effets positifs sur la dépression, la qualité du sommeil et l’humeur.
Selon ces études, seulement 2,5 heures de méditation par semaine suffisent à produire un bénéfice anti dépression.
La variabilité de la fréquence cardiaque (VFC), c’est la variation du temps entre deux battements du cœur pendant un moment donné. Alors qu’une fréquence cardiaque basse est généralement un signe de santé, une variabilité élevée du rythme cardiaque est également un signe de bonne santé. Selon un article paru dans « The international Journal of cardiology », il a été démontré que la méditation modifiait radicalement la VFC.
Enfin et c’est peut-être le plus intéressant, la méditation préserve les télomères en stimulant la production d’une enzyme exceptionnelle : la télomérase.
Le vieillissement humain est un processus complexe que la science ne comprend pas encore parfaitement. L'un de ses indicateurs est la longueur des télomères, qui se trouvent à l'extrémité des chromosomes. Si le temps raccourcit les télomères, il est établi que le stress cellulaire accélère l’écourtement des télomères
La méditation interviendrait sur notre longévité du simple fait qu’elle active la sécrétion d’une enzyme, la télomérase.
C’est la conclusion d’une étude menée par Elizabeth Blackburn, biologiste moléculaire américaine et son équipe de l’Université de Californie. La chercheuse s’est distinguée dans le milieu scientifique pour avoir découvert cette fameuse enzyme, la télomérase, jouant un rôle crucial dans la protection des télomères. Cette avancée scientifique lui a valu le prix Nobel de médecine en 2009.
Puis, comme de nombreux chercheurs aujourd’hui aux États-Unis, elle a poursuivi ses recherches en direction de la méditation et a publié en 2010 une étude très remarquée parmi les chercheurs qui travaillent sur la question du vieillissement cellulaire : la méditation, pratiquée de façon intensive et sur trois mois ( le groupe témoin étant des participants à une retraite de méditation, le groupe contrôle étant des participants en liste d’attente pour effectuer cette retraite ) augmenterait de façon significative la sécrétion de la télomérase, ralentissant considérablement le vieillissement de nos cellules.