16 Novembre 2022
Cette semaine, je partage avec vous le Prix Goncourt 2022 qui vient tout juste d’être attribué à Brigitte Giraud pour « Vivre vite ». Ce prix me semble largement mérité.
Dans ce roman intimiste, la romancière, déjà reconnue dans le monde littéraire, tente de comprendre et de donner un sens à la mort accidentelle de son mari survenue dans un accident de moto, il y a plus de 20 ans. Brigitte Giraud avait pourtant déjà écrit sur son deuil dans « A présent » en 2001.
« Vivre vite » est très différent dans sa forme comme dans le fond. Une succession de « si » ouvre ce roman bouleversant mais pas du tout larmoyant. Son récit est une terrible introspection, un déroulé de toutes les possibilités, de tous les hasards, de toutes les maladresses qui n’ont pas empêché l’accident.
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En émettant tous ces « si » (23 au total !), Brigitte Giraud ne peut s’empêcher de ressentir une part de culpabilité. Une phrase, extraite du récit, résume bien son sentiment : « Par ma volonté, j’avais préparé, sans le savoir, les conditions de l’accident. »
En réalité, et je reprends une réaction exprimée par un critique littéraire le jour de la remise du prix Goncourt, « c’est un livre plein de vie, de retour à la vie » car cette généalogie d’une catastrophe à venir se révèle étonnamment pleine de vitalité et de douceur.
J’ai refermé ce livre, touchée par la sincérité et la simplicité des mots justes sur l’universalité de la perte de l’être cher mais surtout sur la possibilité d’une reconstruction.
Il s’agit donc d’un livre bouillonnant d’énergie, empreint de beaucoup de douceur et de nostalgie qui tente de comprendre l’incompréhensible et où la vie exulte malgré tout.
Magnifique prix Goncourt !