27 Octobre 2021
Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous deux romans autobiographiques, mais totalement opposés, et présentés très récemment à la Grande Librairie sur France 5 sur la thématique : « enfant de salaud ou enfant de héros ». La surprise du second est programmée pour la semaine prochaine…
Le premier fait partie de la sélection du prix Goncourt à venir. Il s’agit de :
« Enfant de salaud » de Sorj Chalandon
Il est disponible à la Grande Bibliothèque d’Algarve en version Pdf ou en version Ebook. Contacter Anne-France Chapuis en message privé pour l’obtenir via Messenger ou WhatsApp ou en indiquant votre adresse mail à annefrance.chapuis@gmail.com
Dans ce roman bouleversant, l’auteur met en parallèle la « grande histoire », celle du procès de Klaus Barbie et la « petite », la sienne, celle d’un fils en quête de son passé ou plutôt celui de son père. Résistant un jour, déserteur le suivant, tricheur tout le temps, son père enfilait les uniformes comme des costumes de théâtre changeant constamment de rôle et bernant tout le monde… dont ce fils, incapable de démêler le vrai du faux.
C’est, d’une part, un devoir de mémoire revenant sur les atrocités de la Shoah, mais c’est surtout le cri d’amour désespéré d’un homme, devenu journaliste reconnu, en quête de vérité, dressant ici le portait d’un père colérique, mythomane et manipulateur auquel il veut tendre la main une dernière fois.
Sorj Chalandon n’a découvert le contenu du dossier de la Cour de Justice de Lille consacré à son père qu’en mai 2020, six ans après la mort de son père interné dans un hôpital psychiatrique.
Il s’agit bien d’un roman et non d’un récit puisque Chalandon imagine, sans complaisance, le face à face qu’il n’a pas pu mener à terme avec son père défunt.
La puissance de ce roman est de confronter ses recherches sur le passé de son père (réalisées très récemment pendant le confinement) et celles du procès Barbie engagées par l’écrivain-journaliste pour le compte de « Libération » en 1987 et qui lui a valu le prix Albert Londres. La confrontation est poignante, saisissante, voire surréaliste, mais glaçante.
Encore un livre qui se savoure malgré la sévérité bouleversante du sujet. Á lire, bien entendu.