5 Mars 2018
L’art d’être fragile ou comment la poésie peut sauver ta vie.
Peut-on apprendre le pénible métier de vivre jour après jour jusqu’à en faire un art de la joie quotidienne ? Qui n’a connu la difficulté à grandir, le désenchantement, les espérances déçues en tant que parties constitutives de la vie. ?
Le développement personnel n'est pas la seule réponse possible. Alessandro d’Avenia, dans son best-seller italien, réussit son pari de faire de la poésie une voie privilégiée pour apprivoiser la vie et ses souffrances.
Sous la forme d'une succession de lettres émaillées de citations de l'un des plus grands poètes italiens, Giacomo Leopardi, c'est à un véritable cheminement intérieur auquel l'auteur nous convie.
Emmené par une voix chaude et singulière, ce best-seller italien est le pendant contemporain du « Cercle des poètes disparus » film culte des années 90 et des « Lettres à un jeune poète » de Rilke.
Alessandro d'Avenia y porte la parole d'un poète blessé et combatif auprès de tous de tous ceux qui aspirent à se réconcilier avec eux-mêmes.
Tout est là, dans l’œuvre de Leopardi, pour remplir une vie humaine et la rendre heureuse. Il n’a pourtant rien du marchand de bonheur. Leopardi, c’est d’abord l’expérience de la douleur. Né en 1798 dans l’isolement rigoriste d’une famille lettrée des Marches, il ne doit son salut qu’à la bibliothèque de son père. Salut tout relatif puisqu’il s’y use les yeux et s’y ruine la santé et le dos. À 18 ans, érudit reconnu, la poésie l’a déjà ravi, mais il devra jusqu’au bout « traîner sa vie avec les dents ».
Dans un dialogue intime et bouleversant avec Léopardi, d’Avenia entremêle donc magnifiquement son expérience d’enseignant, sa passion de lecteur et sa sensibilité d’écrivain, pour nous accompagner dans un surprenant voyage existentiel.
Après les inquiétudes de l’adolescence – âge de l’espérance et de l’intensité, dans les sommets de l’enthousiasme et les abîmes de la tristesse –, viennent les épreuves de la maturité, où les aspirations se heurtent au réel, qui laissent place à la conquête de la fidélité à nous-mêmes : accepter nos faiblesses et nos fragilités, apprendre l’art de la réparation de la vie et découvrir ce que nous sommes, peut-être est-ce là que se cache le secret du bonheur.
La littérature est donc un excellent remède contre toutes les tristesses de la vie, bien au-delà de tous les tranquillisants que l’on peut nous prescrire !!!!!!