24 Septembre 2024
Je vous propose cette semaine de redécouvrir l’un des grands hommes politiques portugais qui modernisa considérablement le pays en son temps :
Sebastiao José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal (1699 - 1782)
Le marquis de Pombal occupe une place conséquente dans l’histoire portugaise. Quiconque a visité Lisbonne s’est forcément rendu compte de son impact sur l’architecture de la ville. La capitale qui est sortie de terre à la suite du terrible séisme de 1755 lui doit en effet beaucoup. Mais l’influence de l’homme d’État sur l’histoire de son pays de saurait se limiter à la reconstruction de la ville.
Issu de la petite noblesse provinciale, il fut nommé ambassadeur à Londres en 1738, puis à Vienne en 1745.
Suite à l’accession au trône de Joseph 1er qui succéda à son père Jean V, en 1750, il est rappelé à Lisbonne et est nommé ministre des affaires étrangères.
Venant d’être nommé premier ministre en 1755, survient alors le tremblement de terre de Lisbonne, suivi d’un immense incendie.
Ce sont ces circonstances exceptionnelles qui le propulsèrent en tant qu’homme politique de premier plan. Prenant conscience du chaos qui s’installe en ville avec de nombreux pillage il lança alors les travaux de reconstruction. La ville basse (baixa) fut totalement reconstruite conformément à ses plans géométriques.
Admirateur du développement économique et commercial de l’Angleterre, le marquis de Pombal envisage alors un projet global de modernisation global pour le Portugal. Pour se faire, il souhaite imposer une centralisation renforçant le rôle de l’État. Cette action modernisatrice va notamment se développer dans le domaine de l’éducation. L’instruction était alors le quasi-monopole des jésuites, ordre religieux sous l’autorité directe de la Papauté. Opposé à cette influence, le marquis de Pombal prend le risque de les expulser du pays en 1759. Le défi est alors de refonder en totalité le système éducatif portugais.
C’est avant tout la réforme de l’Université de Coimbra qui marque la volonté de modernisation du marquis. Cette réforme rompt avec l’université médiévale en mettant en place de nouveaux statuts, en créant notamment de nouvelles facultés. De nouveaux bâtiments sont érigés et les méthodes scientifiques prévalent désormais.
L’image du marquis de Pombal ne peut être limitée à celle du reconstructeur et du modernisateur. Il a aussi mené une répression brutale contre toute opposition, usant de la torture et de la censure. Le développement de la science et de l’université s’ancrait dans une volonté de faire croître le pays tout en renfonçant la place centrale de la monarchie.
Ainsi les rancœurs, les jalousies à son égard s'accumulent, et lorsqu'en 1776 Joseph 1er abdique, sa fille Marie 1ère écarte le vieux marquis. Accusé de tous les maux, Pombal est jugé et démissionné, puis exilé hors de Lisbonne.
S'étant retiré sur ses terres, il meurt en 1782.