21 Novembre 2023
En à peine vingt ans, le lynx ibérique a été l’animal le plus menacé du monde avant d’incarner le plus grand succès de préservation des félins.
Si sa présence notamment au Portugal est très ancienne, le début des années 2000 a vue malheureusement sa quasi disparition de nos régions.
A ceci trois causes principales peuvent être identifiées : le braconnage de l’homme face à un animal considéré comme un prédateur, la disparition progressive du lapin de garenne sa nourriture essentielle à cause de la propagation d’un virus et enfin l’urbanisation des territoires avec notamment les réseaux routiers.
En 2002, moins d’une centaine de ces prédateurs à la queue courte et aux yeux dorés arpentaient furtivement le maquis de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal)
Face à cette situation tant les gouvernements des deux pays que les associations de défense de la nature ont mis en place un programme de protection de l’animal à travers la création de centre d’élevage comme à Silves en Algarve ou l’aménagement de tunnels leur permettant de mieux circuler en évitant les infrastructures routières.
Grace à sa faculté d’adaptation à la captivité, les femelles ont rapidement mis au monde de nouvelles progénitures permettant de multiplier par 10 la population de l’espèce qui a atteint entre les deux pays un niveau de 1100 unités dont 200 pour l’Algarve et l’Alentejo.
On les retrouve aujourd’hui autour du parc naturel de la Sierra de Andújar, dans le sud de l’Espagne, ainsi qu’en Algarve.
Mais le félin n’est pas encore hors de danger. Son territoire étant un assemblage de groupes isolés, pour que les populations du lynx se rétablissent totalement, les groupes devront pouvoir se mélanger et assurer la santé à long terme de l’espèce grâce à la diversification de leur patrimoine génétique.
Le lynx ibérique qui fréquente les montagnes de l’Algarve mesure 1 m de long et 70 cm de haut, pèse entre 12 et 15 kg et n’a jamais attaqué personne.
Comme tous les lynx, la face du Lynx ibérique est ornée d'un collier de poils longs autour du cou et d'oreilles triangulaires surmontées d'une touffe de poils noirs. Il n'a que 28 dents. La queue courte se termine par un manchon noir. Il a une robe beaucoup plus tachetée que celle des autres espèces du genre.
C’est un excellent sauteur, grâce à ses membres postérieurs particulièrement adaptés au bond : à titre d'exemple, un lynx captif s'est évadé en sautant par-dessus une clôture électrifiée de quatre mètres.
Ce « gato bravo » (ou chat sauvage), comme le surnomment les Portugais, est présent dans cinq régions portugaises : l’Algarve, la Serra da Malcata, la Serra de São Mamede, la vallée du Guadiana et la vallée du Sado. En Algarve, où l’on déplore les incendies en été et les comportements irresponsables de l’homme, les rares individus – une vingtaine – habitent les bois broussailleux à proximité des zones touristiques.