9 Avril 2022
HISTOIRE DU PORTUGAL
A côté de l’histoire que l’on trouve dans les manuels scolaires, il y a l’histoire « parallèle », celle que l’on raconte le soir au coin du feu …..
L’Ermite qui se faisait passer pour D. Sebastião 1er
En 1578, Sébastien 1er meurt à la bataille des Trois Rois, en territoire marocain, lors d'une expédition pour agrandir l'empire colonial portugais. Son décès (à 24 ans, sans descendance) provoque une crise de succession qui voit finalement le roi d'Espagne Philippe II envahir le Portugal et former l'Union Ibérique sous son égide.
Mais les contradictions entre les récits sur la mort de Sébastien, la négation des faits par ceux-là-mêmes qui ont eu à reconnaître le corps ainsi que l'absence apparente de cadavre, font que beaucoup de Portugais estiment que le roi a juste disparu et qu'il a échappé à la mort.
Une rumeur se répand alors prétendant que le roi est en fait à bord d'un des navires. On se réfère depuis lors au « roi dormant » qui selon la légende reviendra au pays en cas de difficulté pour sauver le royaume.
Apparaissent alors quelques personnages « haut en couleurs » qui flairant la bonne opportunité, se présentent comme le roi.
Notre ermite, de son vrai nom Mateus Álvares, vivait à Ericeira, charmante bourgade côtière à quelques kilomètres au nord de Lisbonne. Après avoir quitté le couvent de Santa Cruz, il est allé vivre dans une grotte de São Julião, où il est resté pendant des années. D’oú son surnom d’ermite (Ermitão).
C'était un homme mince aux cheveux roux, très semblable à D. Sebastião, au point que la population a commencé à répandre la rumeur qu'il serait bien le roi, revenu en secret d'Alcácer-Quibir.
Rassemblant alors une petite armée de 800 hommes qu’il plaça sous le commandement d’un certain Pedro Affonso, il se fit proclamer roi par ses fidèles partisans en sa bonne ville d’Ericeira.
Il organisa alors sa maisonnée royale : il épousa Ana Susana, la fille d’Affonso, la couronna comme reine et nomma son père comte et gouverneur de Lisbonne.
Des missives furent alors envoyés aux quatre coins du pays, annonçant le retour du prétendu souverain.
Le Conseil de gouvernance de Philippe II ne s’inquiéta pas dans un premier temps de cette rébellion qui se limitait á la ville d’Ericeira, mais lorsque la petite armée atteignit Torre Vedras, massacrant au passage les représentants du roi d’Espagne, celui-ci leva les moyens militaires pour affronter et finalement arrêter l’usurpateur.
Avouant finalement son forfait lors de son procès, il fut pendu et son corps démembré pour être dispersé à chaque porte de la capitale. Affonso le suivi sur l’échaffaud.
Une importante répression fut alors entreprise contre ses adeptes.